Aspects psychologiques de la Rhinoplastie
  • Le cas particulier de la rhinoplastie secondaire

    Les patients qui consultent pour une rhinoplastie secondaire, c’est-à-dire pour refaire un nez qui n’a pas convenu la première fois, viennent en général comme si ils se sentaient un peu coupables de leur état, et aussi avec beaucoup moins de confiance que s’ils venaient pour la première fois. Ces aspects psychologiques sont compréhensibles:

    Il est exact que la première fois ils ne se sont parfois pas assez renseignés, et sont allés un peu au hasard se faire opérer, sur la recommandation d’une amie, ou bien poussés par un praticien chez qui la rhinoplastie est certes un acte qu’il a appris , mais qu’en pratique il ne fait peut-être pas souvent. Comme tout le reste, on ne fait bien ce qu’on a l’habitude de faire souvent. Ceci n’est pas une critique de certains collègues car il faut bien dire que la rhinoplastie est une opération difficile, basée sur une longue expérience, et que cette opération est très visible dans son résultat puisque le nez est au centre du visage, et donc tous ses défauts se voient, ce qui n’a rien à voir ni avec une opération du corps, qui est cachée et souvent moins précise ni non plus avec une intervention de rajeunissement qui n’est qu’un « retour en arrière ». La rhinoplastie est au contraire une opération de changement morphologique.

    Il arrive aussi que le praticien précédent ait eu un problème imprévu, qu’il n’a pas su rattraper, et que bien entendu le résultat décevant pour le patient ne soit en aucune façon de sa faute. Il arrive encore que le cas était particulièrement difficile, surtout sur des nez multi traumatisés comme chez un boxeur par exemple.

    Quoi qu’il en soit, le patient aborde une deuxième opération avec moins de confiance et plus de craintes. C’est normal, et le rôle du chirurgien ‘recours’ doit être de bien écouter, de rassurer, et d’expliquer. Surtout, l’honnêteté du rapport est là encore la base de la réussite. Il faut souvent deux ou trois consultations pour faire accepter que les suites seront peut-être plus longues, que les objectifs d’une « réparation » ne sont peut-être pas les mêmes que ceux qu’on aurait pu espérer la première fois, tout dépends du cas.

    Une reconstruction nécessite par exemple parfois de prendre du cartilage sur une oreille, les gonflements post-opératoires sont plus durables, une retouche est souvent encore plus probable que dans une rhinoplastie primaire… Bref la confiance doit s’instaurer entre le chirurgien et le patient, et ce n’est pas toujours facile… Si vous devez réparer un nez qui ne vous convient pas vous devez d’abord absolument discuter avec le chirurgien qui vous a opéré, c’est d’abord lui qui doit être envisagé pour une reprise chirurgicale. Si vous avez décidé , éventuellement parfois d’un commun accord, que çà ne sera pas lui qui vous opérera la deuxième fois, sachez de toutes façons que pratiquement tous les nez sont ré opérables, et rattrapables, et que votre problème trouvera toujours une solution.